Propriétaires de PME, cet article est pour vous si vous envisagez de vendre votre entreprise.
L’un des principaux avantages pour le propriétaire qui vend son entreprise est la possibilité d’exemption pour gains en capital lors de la vente d’actions admissibles pour petite entreprise.
Actuellement, l’exonération cumulative des gains en capital (ECGC) est de 913 630 $ ( pour l’année 2022), soit 456 815$ de gain en capital imposable. L’ECGC est un mécanisme fiscal important pour de nombreux propriétaires de PME afin de protéger leur économies de retraite ou pour investir dans une autre PME.
Pour avoir droit à cette déduction, il y a des conditions à respecter dont :
- au moment de la vente, 90% de la juste valeur marchande de la société sert à l’exploitation active de l’entreprise
- un minimum de 50 % de la JVM des biens sert à l’exploitation active de l’entreprise durant les 24 mois précédant la vente et,
- durant cette même période, les actions ne doivent pas avoir appartenu à qui que ce soit d’autre que vous ou une personne qui vous est liée.
Par exemple : vous vendez vos parts et vous réalisez un gain en capital de 960 000 $. Sans ECGC, vous devriez payer de l’impôt sur la moitié de ce montant, soit 480 000$. Avec l’ECGC, vous pourrez soustraire 456 815$ (913 630 x 50% partie imposable) de votre gain en capital. De plus comme le gain en capital dépasse l’exonération permise, vous aurez un impôt supplémentaire à payer de (960 000$ – 913 630$) x 50% = 23 185$.
Par ailleurs, si votre gain en capital est de moins de 913 630$, vous pourrez utiliser le solde d’exonération restant lors de ventes d’actions d’une autre entreprise.
Lorsque la société ne satisfait pas au critère de 90% d’actifs admissibles, il est possible de faire appel à des techniques de purification pour pouvoir la qualifier à la DGC. Parmi elles, mentionnons le paiement de dividendes aux actionnaires, le remboursement de dettes ou l’acquisition d’actifs admissibles.
Il est possible aussi de structurer la transaction comme une opération à paiement différé de façon à étaler le prix de vente sur 5 ans, ce qui permettra de réclamer une provision pour gains en capital.
Comparez la vente d’actifs et la vente d’actions
L’acheteur souhaitera plutôt acquérir les actifs puisqu’il pourra les amortir fiscalement. Lors d’une vente d’actifs, la répartition du coût d’acquisition est un élément principal de la négociation lors de la vente. La vente d’actifs se vend généralement plus cher que les actions.
La vente des actifs s’effectue par la société, c’est la société qui paie l’impôt sur le gain en capital réalisé par la vente. Le vendeur pourra continuer à profiter de ses comptes fiscaux (IMRTD, CRTG, CDC).
Pourquoi la vente d’actifs sera préférée par l’acheteur? Tout d’abord pour des raisons juridiques et ensuite fiscales.
L’acheteur se dégage du passé juridique de l’entreprise. En acquérant les actions, il s’engage à respecter tous les engagements qui peuvent lier la compagnie.
Sur le plan fiscal, l’achat d’actif fait bénéficier 3 avantages pour l’acquéreur:
- Il permet une réévaluation des biens acquis en fonction du prix d’achat payé et une augmentation du montant de l’amortissement qui pourra être déduit annuellement par la suite.
- L’achat d’actifs donne plus de flexibilité à l’acquéreur à cause de la grande facilité et de la simplicité du financement de la transaction.
- Pour déduire les pertes futures potentielles de l’entreprise.
Il peut aussi y avoir des inconvénients.
- Par exemple, l’imposition d’une taxe de vente sur certains biens acquis ou de droits de mutations, ce qui n’existe pas pour les actions.
- L’impossibilité pour l’acquéreur de bénéficier de pertes d’exploitations passées de l’entreprises.
- L’achat d’actifs comporte aussi des inconvénients pour l’acquéreur comme la difficulté de transférer les droits du vendeur en vertu de certains contrats.
Est-ce à dire qu’il n’y a pas d’entente possible? Non, mais cela va devenir un élément important lors de la négociation de la vente.
Enfin, notons qu’il y a aussi la méthode hybride: une partie des actions de l’entreprise sont vendues, créant un gain sur lequel le vendeur peut demander la déduction pour gains en capital. Ensuite, on procède à la vente des actifs de l’entreprise. Les étapes sont complexes et nécessitent l’accompagnement d’experts en la matière.
Attention, avant de choisir une option, il faut toujours consulter des experts en la matière. Cette publication n’est pas rédigée en termes spécifiques et ne doit pas être considérée comme s’appliquant aux différentes situations des lecteurs.
- Source et références : Fédération canadienne de l’entreprise indépendante : L’exonération cumulative des gains en capital
- Dunton Rainville, Claude Pellerin, Vous avez pris la décision de vendre votre entreprise, mars 2021
- Jurigo, Vente d’action et exonération en capital
- Jean H. Gagnon, Comment acheter une entreprise